Performascope, lexique interdisciplinaire bilingue (français/anglais) des performances et de la recherche-création - Bientôt en ligne !

le 10 décembre 2021

Performascope


Initié en 2019 et conçu par l’équipe du workpackage Observatoire de la performance comme recherche du Performance Lab en collaboration avec des chercheurs et artistes internationaux, le Performascope fournira, par un processus de synthèse documentaire et de partage réflexif, des éléments d’information et d’illustration contextualisés de référence sur le champ scientifique de la performance et de la recherche-création contemporain en France et dans le monde.

Cette plateforme bilingue français/anglais sera en libre accès au début de l'année 2022.

Genèse du Performascope

Le Performascope est né de plusieurs phases de travail entre 2019 et 2021 :

Conduite d’entretiens

De novembre 2019 à décembre 2020, vingt-quatre entretiens menés auprès de chercheuses, chercheurs et artistes ont permis de recueillir des informations sur l’activité scientifique générale (objets de recherche, problématiques, méthodologies, etc.) de chaque personne interrogée et d’avoir une vision d’ensemble des profils et pratiques scientifiques à l’œuvre au sein du Performance Lab. L’équipe s’en est servie pour collecter un ensemble de concepts en vue d’établir la liste des termes du Performascope.

Constitution de la liste des termes

Les termes ont été sélectionnés en fonction de la pertinence de leur rapport, d’une part, avec l’approche théorique et pratique des Performance Studies et de la Performance As Research, et d’autre part, avec les problématiques du Performance Lab dans les domaines des arts, sciences sociales et sciences Informatiques.
 

La méthode de sélection s’est appuyée sur l’approche proposée dans l’article « Building a domain ontology from glossaries » de Loris Bozzato, Mauro Ferrari et Alberto Trombetta : constitution d'ensembles (Clustering) de termes, saturation de la liste des termes présents dans des définitions (Saturation) et proposition de catégories (Class grouping). Combinée à cette méthode, une étape de calcul d’occurrences de l’usage de termes dans les entretiens a servi à traiter certains termes en priorité, tout en conservant en trame de fond une vision globale de la liste et un regard local sur les emplois des termes dans les entretiens.
 

Une fois la liste des termes établies, trois catégories ont été choisies : approches, concepts et méthodologies. Des renvois entre termes ont aussi été ajoutés pour rendre compte de champs lexicaux et mettre en valeur leur proximité pratique.

Recherche documentaire

Le processus de recherche bibliographique a consisté en une collecte méthodique de références faisant autorité dans le monde scientifique et retenues pour leur précision, leur clarté et éventuellement par la légitimité scientifique ou artistique de leurs auteurs. Le but est de confronter dans un même corpus des visions singulières et complémentaires. Ces éléments de définition pouvant être potentiellement contradictoires ou controversés, cette mise en contact invitait à la construction d’une notion non plus comme un consensus mais plutôt comme une dialectique intra- ou interdisciplinaire.

Définition du modèle de données

Les termes peuvent être consultés selon quatre entrées :
 

  • Les définitions introduisent les termes pour donner le cadre de leur portée théorique et disciplinaire.
  • Les perspectives sont des textes rédigés par des chercheurs/artistes à partir de l’expérience de leur terrain d’étude.
  • Les citations sont des citations d’auteurs proposant des éléments de définition faisant consensus et provenant de sources bibliographiques.
  • Les bibliographies sont des références bibliographiques prolongeant les citations.

Design graphique et développement

Les travaux de design graphique et de développement ont été réalisés par Vincent Maillard.
 

Le design graphique s’inspire des intentions de départ du projet qui étaient de réaliser une cartographie sémantique et de situer des termes dans le contexte de travail des chercheurs. Pour ce faire, il reprend des principes visuels propres à la cartographie (référence aux variables visuelles de Jacques Bertin) et se limite, pour un confort visuel, à deux couleurs et une police de caractères typographiques.
 

Deux types de pages permettent de parcourir les termes : le graphe (vision d’ensemble des termes et de leur renvois) et la liste (filtre, tri et recherche dans l’ensemble des termes).
 

L’architecture technique repose sur la combinaison de deux outils : Opentheso (description sémantique) et Symfony (génération des pages consultables). Le code source du projet est publié sous la licence GPL-3.0.

Appel à contributions et création d’un comité éditorial

Pour les perspectives, 25 universitaires et artistes ont répondu à l’appel à contribution début 2021 et ont permis la rédaction de 47 contributions relues par un comité constitué de 8 membres : Anne Cayuela, Martin Givors, Jen Harvie, Alice Folco, Felix de Montety, Rémi Ronfard, Gretchen Schiller et Jean-Paul Thibaud.


Ce travail a permis en 2021 de collecter, rédiger et faire rédiger plusieurs centaines de textes qui ont ensuite été relus, corrigés, traduits et mis en ligne par l’équipe éditoriale en coordination avec le comité. Plusieurs séminaires ont également nourri la construction du lexique.

Et la suite ?

À l’avenir, le comité veillera à favoriser la publication de nouvelles perspectives. L’inclusion de collègues internationaux invitera aussi à continuer un travail de traduction des contenus du lexique qui favorisera la diffusion du projet à l’étranger.

Publié le 27 janvier 2022