Après une première séance de travail en juillet 2021, la résidence du WP4, La Fabrique des perturbations, avec la compagnie ABC dont la directrice artistique est Catherine Boskowitz se poursuit. Le projet repose sur un jeu double, destiné à explorer et déstabiliser à la fois le pacte fictionnel de la recherche et le pacte fictionnel du théâtre.
 

Le projet est de travailler entre chercheurs et artistes sur un projet commun dont la construction va être faite ensemble, par des personnes qui en ont des attentes différentes. Nous travaillons sur les façons de créer ensemble des situations de « perturbation », suscitant des déclics et de la matière qui, plus tard, prendront forme sur la matière théâtrale.
 

L’objet du travail commun est de construire un processus qui sera interrogé à la fois au théâtre et dans la recherche scientifique sans quête de similitude des deux univers mais en les faisant travailler ensemble.  Une perturbation est définie comme « une irrégularité dans le fonctionnement d'un système ».
 

Au théâtre, l'objectif de la perturbation est de donner à penser quelque chose à partir d'un trouble esthétique et émotionnel pour déplacer la perception du spectateur. La perturbation déplace l'attention mais ne l'annule pas et rappelle au spectateur que sa propre personne est là. Pour les chercheurs, fabriquer une perturbation, c'est une façon de rentrer dans l'action, la possibilité de rentrer dans la réalité sociale qu'ils sont en train d'observer.
 

Artistes et chercheurs, nous voulons jouons sur nos dispositifs ensemble, et la perturbation nous permet de prendre de la distance avec les systèmes qui nous régissent. Après une première étape pour poser les termes et engager le dialogue, les deux prochaines journées seront dédiées à faire émerger des protocoles pour provoquer la perturbation de nos pratiques.
 

Autour de Catherine Boskowitz, l’équipe de la résidence sera composée de Androa Mindre Kolo (performeur et récemment commissaire de l'expo Kinshasa Chroniques, Anne Sorlin (Compagnie ABC), Julia Farias (étudiante Paris 8 , assistante sur la Cie abc, brésilienne) et Tony Abdo Hanna (écrivain,  chanteur, dramaturge...) qui jouera le rôle de grand témoin.
 

Un travail de restitution sera organisé pendant l’automne, pour partager notre résidence avec les étudiants, possiblement en croisant les masters de géographie et arts du spectacle.